Revenir à nos justes besoins, c’est quoi le problème ?

Librement choisie une fois comprise, la démarche est volontaire et s’inscrit dans un monde nouveau. Ce n’est pas une greffe sur l’ancien.

Retrouver le paradis terrestre...
Retrouver le paradis terrestre.. © Pixabay

Justes besoins ? Abraham Maslow les a schématiquement listés en 1940 sous la forme d’une pyramide à 5 étages en les classant de bas en haut selon leur priorité : la survie et la reproduction, la sécurité, l’amour et l’affection, l’estime de soi et enfin l’accomplissement de soi.

Le constat est que la satisfaction de ces besoins dans une société qui pousse à la surconsommation mène à la disparition du vivant. Voyons où est le travers.

On passera vite sur l’élimination du gaspillage, de l’obsolescence, des objets et déplacements inutiles et de la production inconsidérée de déchets qui doivent cesser, ne relevant manifestement pas de besoins.

Pyramide de Maslow © Wikipedia

À la première lecture de la Pyramide, on se dit qu’aucun de ces besoins essentiels n’a à être sacrifié dans une démarche de sobriété. Ils sont tous compatibles avec les exigences écologiques et humanitaires et tous peuvent être raisonnablement satisfaits. Que s’est-il passé ?

Nous partageons tous un besoin essentiel, l’individuation. Il est au fondement de notre personnalité, à la fois biologique, psychologique et sociale. Selon Jung, médecin psychiatre suisse, « C’est un processus à travers lequel nous devenons ce qu'effectivement nous sommes », c’est-à-dire, unique et singulier, si la maturation n’est pas contrariée.

Or, pour faire court, c’est en dévoyant ce noble besoin qui façonne notre être profond que le capitalisme a inventé la société dite de consommation. L’avènement de la publicité dès les années 1920 a consisté, par la manipulation mentale, à substituer aux aspirations de notre légitime avidité d’individuation, des besoins factices en créant la confusion.

Il s’ensuivit une boulimie consumériste qui est allée en augmentant en même temps que les gains de productivité permettaient d’augmenter les quantités produites à prix égal. On est passé à côté d’un modèle social qui aurait permis de réduire le temps de travail en l’ajustant aux besoins réels des gens. Au lieu de cela, on a détruit la planète en créant toujours des nouveaux besoins que les gens ne demandaient pas, au seul profit des tenants d’un système économique avide de profit et indifférent aux conséquences.

Le moteur de la surconsommation est essentiellement le besoin de paraître, de montrer son statut social et sa richesse. Il est très présent dans l’Histoire, mais ne concernait qu’une minorité qui vivait de privilèges. Le capitalisme en fait l’ordinaire des gens jusqu’aux enfants mis en état d’addiction par rapport aux marques.

Dans Comment les riches détruisent la planète (Ed.Seuil, 2009) Hervé Kempf explique bien comment fonctionne cette spirale infernale, chaque couche sociale aspirant au niveau supérieur avec tout en haut les super riches. C’est le résultat d’un conditionnement de la réussite sociale par le toujours plus.

En termes de hiérarchie des besoins, classés selon leurs effets délétères, la Pyramide de Maslow est à retourner : c’est l’accomplissement de soi perverti par des besoins ostentatoires qui sera surement le plus difficile à changer dans les modes de vie.

Nous envisagerons la semaine prochaine de possibles perspectives de guérison des addictions.

Conclusion encourageante : un sondage récent (août 2022) des instituts d’études Destin commun et YouGov, montre que les trois quarts de nos concitoyens ont compris que la sobriété est une solution souhaitable pour protéger l’environnement et lutter contre le changement climatique.

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