STOP ! On ne joue plus !

Face à l’aggravation exponentielle des désordres climatiques et des atteintes à la biodiversité, qui surprennent même les experts, face à l’inaction des pouvoirs politiques trop proches des grands acteurs économiques, le consensus est unanime chez les économistes hétérodoxes sur la nécessité d’en finir avec la croissance telle que l’entendent les tenants du système.

Elle n’est plus, et depuis de nombreuses années, la solution aux problèmes que nous connaissons mais le problème lui-même. Dès la fin de ce que l’on a appelé, Les trente glorieuses, les vrais besoins qui ont fait suite à la guerre et l’offre justifiée d’un certain confort, la croissance a cessé d’être synonyme de progrès social. Dans Adieu à la croissance, Jean Gadrey note que, « entre 1973 et 2005, alors que l’abondance matérielle à progressé de 75 % (PIB/heure), le bien être subjectif a stagné autour de 6,6 sur 10. » Il cite en exemple l’évolution des coûts de la santé aux États-Unis qui sont le double des dépenses françaises alors que l’espérance de vie des Américains a régressé de presque 3 ans.

Le Marché, car c’est de lui qu’il s’agit, fort de budgets publicitaires exorbitants payés par le consommateur (en route vers les 850 milliards de dollars en 2023 selon le magazine Les Echos) s’est imposé comme décideur de ce qui était bon ou pas pour nous. Sans aucune obligation de respect pour la nature, du niveau des ressources et si peu pour les travailleurs considérés comme la variable d’ajustement. Beaucoup, nous n’avons pas vraiment choisi nos vies sans nous en rendre compte.

Dérégulation, délocalisation, privatisation des services, mondialisation, spéculation financière, paradis fiscaux, face à l’incapacité des Politiques de s’imposer, quand ils ne sont pas partie prenante, font que nous subissons une décroissance qui ne dit pas son nom. Elle n’est profitable qu’aux riches et ne laisse rien espérer pour que cesse la montée de la température terrestre.

 

Coopération, partage, équité restent heureusement très présents.

Coopération, partage, équité restent heureusement très présents.

Jean Gadrey conclut ainsi son livre : « Il n’existe pas d’autre issue que l’action collective coordonnée de toutes les composantes de la société mondiale qui placent au premier rang, du local à l’international, la solidarité et la justice, la démocratie et le souci de la préservation des multiples patrimoines naturels et sociaux d’une bonne société. »

Paradoxalement, cette vision transnationale que nous partageons pourrait voir son début de réalisation dans la création de groupes locaux à l’échelle des villages et quartiers. Nous en avons déjà parlé. Vision simpliste diront certains. C’est pourtant de là que la transition a le plus de chance de partir vite, là où on se côtoie, où sont à la fois les besoins et les gens susceptibles d’y pourvoir. Dix citoyen.nes qui deviennent 20 puis 50 pour progressivement reprendre en main l’économie sous la forme de coopératives associant consommateurs et producteurs. Beaucoup de solutions existent déjà dans tous les domaines, alimentation, mobilité, énergie, soins, habitat… qu’il faudra adapter. Notre boulot à DEM va être de les mettre en lumière pour favoriser leur essaimage.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Gadrey

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