De la difficulté d'aller aux racines des maux

Des arbres menacés par le chagement climatique

Les deux invités des Matins de France culture du jeudi 11 mai 2023 appartiennent à la frange dite radicale des mouvements sociaux et écologiques. Ariane Anemoyanis pour Révolution permanente et Romain Genticou, journaliste à Télérama et auteur de Terres de luttes, livre qui fait suite à un tour de France des mouvements de résistance qui ont marqué l’Histoire des dernières décennies.

Camille Etienne, autre militante écologiste au parcours remarquable, Télérama (22/04) lui consacre 3 pleines pages d’interview très intéressantes. Là aussi n’est pas clairement dite la responsabilité de la surconsommation dans l’état du monde.

Ce qui interpelle à l’écoute des propos de ces jeunes gens très engagés, c’est l’absence de la consommation, le mot n’a pas été prononcé. Alors que ce sont principalement ses excès qui sont à l’origine des problématiques dont il était question.

 C’est une tendance générale. Au mieux, on reste sur des termes vagues qui n’engagent pas dans la vision claire, d’une sortie franche, pourtant inéluctable, de cette société consumériste mortifère. Pourtant, à contrario et de manière surprenante, déjà en 1968, les manifestations étudiantes portaient en partie sur le rejet de la société de consommation dont les premiers méfaits se faisaient sentir au terme des trente glorieuses.

Par voie de conséquence, pas un mot sur les façons douces d’en finir qui pourraient entraîner la population. Au lieu de cela, les rêves de grand soir font encore recette et c’est ce qui peut être retenu des propos d’Ariane et de Camille. Bien sûr qu’il faut résister, dénoncer, lutter, désobéir, pointer les exactions des lobbies de tous poils en l’absence d’arbitrages politiques courageux. Mais si l’on en reste là, c’est comparable à l’amputation de branches malades d’un arbre très vigoureux dont le mal vient des racines. Il se nourrit de notre surconsommation et a tôt fait de remplacer les branches coupées sans perdre de sa nuisance. Fort en plus d’une puissance médiatique jamais atteinte.

En sortir progressivement, cela passe bien sûr par la fin d’un capitalisme spéculatif, prédateur, mondialisé et incontrôlé qui vide de son sang l’économie à dimension humaine qui nous reste. Ses énormes profits sont tirés de notre surconsommation. Alors en conclusion, ré-écoutons le regretté Coluche : « Quand on pense qu’il suffirait que les gens arrêtent de les acheter pour que ça ne se vende plus…».

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