La Terre connaît des records de chaleur, exacerbés par le phénomène El Niño. En Irak, en Afrique de l'Est, comme en Europe, les catastrophes se succèdent. Une réalité que la France et ses multinationales de l'industrie fossile devront finir par accepter.
Du 4 au 7 juillet, chaque jour a établi un nouveau record de chaleur sur Terre, toutes périodes de l'année confondues. Les experts en climatologie prévoient une série continue de records de température dans les semaines à venir, d'autant plus que le phénomène El Niño n'en est qu'à ses débuts. « On vient à peine de commencer le plateau de juillet août, la période durant laquelle la Terre est la plus chaude, car il y a plus de continents au nord qu’au sud », observe sur Twitter l’agroclimatologue Serge Zaka.
Le phénomène météorologique El Niño a officiellement débuté le 4 juillet, selon une annonce de l'Organisation météorologique mondiale (OMM). Un phénomène qui aura ses principales conséquences en 2024, mais agit déjà. « L’arrivée d’El Niño augmentera considérablement la probabilité de battre des records de température et de déclencher une chaleur plus extrême dans de nombreuses régions du monde et dans les océans », prévient le secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas. Certains modèles scientifiques envisagent même un 'super El Nino' aux effets doublés (Guardian 11/04). Il « pourrait nous faire dépasser 1.5°C degré l’année prochaine déjà, et nous amener des intempéries inconnues de l’humain. » alerte Dorota Retelska, docteur en science de l'université de Lausanne.
Insupportable climat
Début juin, avant les records, l'Irak a frôlé les 50°C. Un climat insupportable, même pour ce pays coutumier des fortes chaleurs. Dans les provinces, on s'alarme pour la production agricole. À Bassora, au sud du pays, l'air est chargé d'humidité venue du golfe. Les habitants de la ville n'en peuvent plus. Dans un environnement sec, la température limite de survie humaine approche des 50°C. Lorsque l'humidité atteint un maximum, la limite de l'adaptabilité humaine se situe à 31°C, sous peine de mort. « Avec les canicules et les tempêtes de sable qui vont se multiplier, nous nous attendons à traiter davantage de patients pour des pathologies liées au climat », explique à l’AFP Seif Al-Badr, porte-parole du ministère de la Santé (Le Parisien, 21/06).
Sur la Corne de l'Afrique, une sécheresse d'une durée et d'une intensité sans précédent est en cours. Des États tels que l'Éthiopie, le Kenya et la Somalie ont vécu leur sixième cycle de saison des pluies... sans pluie ! Suivie de la sécheresse estivale habituelle. La réduction des ressources en eau entraîne des décès, des maladies, mais aussi des conflits et un grand nombre de réfugiés climatiques. Selon les estimations de l'ONU, environ 3,3 millions d'Africains ont besoin d'une aide urgente et immédiate en raison de la pénurie d'eau. 20 millions de personnes au moins sont menacées de famine.
Promotion fossile
La France joue aussi un rôle dans cette situation. Depuis l'intérieur du pays, nous émettons moins de 1% du total d'équivalent CO2 planétaire. Mais, en comptant le CO2 importé, nous arrivons à 1,17% pour une population qui est loin de représenter l'équivalent sur la planète.
Un documentaire diffusé sur LCP (17/04), “Le système Total” (de Catherine Le Gall et Jean-Robert Viallet) montre comment le pétrolier communique sur ses énergies vertes, tout en continuant de détruire les zones protégées de l'Ouganda pour extraire et transporter son pétrole. Une politique d'entreprise félicitée par le président, qui promeut Patrick Pouyanné (PDG de Total) officier de la légion d’honneur ce 14 juillet, et soutenue par les finances publiques du pays et notre consommation.
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