Le Cabas solidaire, bien plus qu'une épicerie de quartier

Portée par l’association Soli’Niort depuis septembre 2020, le magasin affiche sur son fronton : “Lieu de vie, produits locaux, atelier”. Le ton est donné, on ne fait pas qu’acheter dans cette épicerie de quartier implantée à Niort dans les Deux-Sèvres.

Les paniers suspendus du Cabas Solidaire
Les paniers suspendus du Cabas Solidaire © Patricia Suire

Au détour d’une rue du quartier Champclairot, le Cabas solidaire est ouvert à tous mais il propose aux personnes à petits revenus des paniers solidaires dits “suspendus”, garnis de produits de première nécessité. Ils sont gratuits mais représentent une partie infime de ce qui est distribué. Le travail premier de l'association est de permettre de financer des  réductions à des personnes en difficulté et de le faire de façon digne et non stigmatisante. Pour d’autres clients moins en difficulté, il est appliqué des remises allant de 40 à 60 %, sommes compensées par les prix pleins payés par les gens aisés.

Le lieu s’étend sur plus de 100 m². À gauche, les paniers suspendus et une armoire remplie de petits trésors faits main par les couturières du Cabas solidaire et un artisan local.  Au centre de la pièce, les produits locaux (fruits et légumes de saison) prennent une place importante. Les cagettes des producteurs y côtoient des conserves issues de la production locale. Un peu plus loin, un petit étal propose des produits aux dates courtes. À droite, après les caisses où travaillent les bénévoles, un grand frigo abrite encore des produits locaux. On y trouve les fromages, yaourts, etc. et surtout les surplus reconditionnés en bocaux par des écoles élémentaires voisines. L’accent est mis sur le local, la qualité et la dignité.

Une philosophie socioculturelle 

On lit sur le site Internet : « Notre souhait est que chaque client considère cette épicerie comme la sienne et puisse s’y sentir à l’aise. » Clients et bénévoles sont invités à participer aux décisions. « Par cela, nous voulons reconnaître et valoriser les compétences (...) en laissant la place pour que celles-ci puissent s’affirmer. » Au-delà de l’aide alimentaire, l’association organise des ateliers, des animations et d’autres évènements pour favoriser la vie de quartier. L’endroit est convivial et la démarche sort souvent de ses murs à travers des actions socioculturelles. L’épicerie est accompagnée par l’association l’Escale et le Secours Catholique, avant que le CCAS de la ville les rejoigne. Le Cabas solidaire s'autofinance à 60 %, une marge de 30 % étant appliquée sur les prix de vente. Viennent en complément des subventions et des dons. Environ 150 foyers bénéficient de cette aide à ce jour, ce qui représente plus de 30 000 € de réductions sur l’année.

Quatre salariés et 65 bénévoles se relaient au quotidien. Les premiers gèrent les lieux, les finances et organisent les évènements. Les seconds gèrent principalement l’activité quotidienne et participent ou proposent des ateliers. On lit aussi sur leur site que leur association a été lauréate du prix Fondation Cognac-Jay en 2020 sur le thème “Inventer la solidarité sociale de demain”

Le Cabas solidaire fait partie du réseau Coop-circuits dont la vocation est d’apporter une aide logistique appuyée sous forme principalement de logiciel libre pour la gestion des différents contributeurs, producteurs et consommateurs. Il offre de très belles perspectives pour aider à la relocalisation de notre économie, composante importante du panel des solutions écologiques dont Cabas solidaire témoigne.  

Étiquettes

Notre projet

jeparticipe

 

Sur le même thème

  • Actions individuelles et initiatives collectives

    En 2024, malgré les efforts des scientifiques, de l'Europe, et des initiatives locales, la tension entre les intérêts des grandes entreprises et l'intérêt collectif persiste. L’instabilité mondiale menace tous les projets. Pourtant, l'action collective, demeure vitale pour développer la résilience des communautés face à la crise climatique.
  • Les français contre l'immigration ?

    L’immigration, le gros lot de la course à l’échalote électorale, qui se dispute entre la droite extrême et l’extrême droite. Les Français résistent bien à l’intox. Un article de Pierre Bréchon, politologue et chercheur au laboratoire de sciences sociales, Pacte.

Que pensez-vous de notre nouveau site ?

Que pensez-vous de notre nouveau site ?

Choix