Les catastrophes sont déjà là

A entendre Serge Latouche (penseur de la décroissance), les transitions n’auront lieu qu’imposées par des catastrophes. Autrement dit, trop tard. Les drames humanitaires font-ils partie des réalités épouvantables qui pourraient déjà nous inciter à changer ?

Les enfants de la guerre © Pixabay

Nous oublions souvent que les catastrophes sont déjà là, dans de nombreux pays du sud, à cause des conséquences dramatiques de notre consommation excessive. Des faits illustrés par ARTE REPORTAGE qui diffusait, ce samedi (Arte, le 9/04/2023), un documentaire⁽¹⁾ : le bilan, 20 ans après, des très graves sévices causés par l'invasion américaine de l'Irak en mars 2003, sous des prétextes fallacieux. Une guerre qui fait pour longtemps encore subir d'importantes souffrances aux populations, à commencer par les très jeunes et les plus pauvres.

440 tonnes de missiles

On connaît les mensonges qui ont justifié cette guerre. C’est bien l'abondance de pétrole dans le sous-sol irakien ajouté aux intérêts du lobby militaro-industriel américain qui ont motivé cette invasion. Sans doute parce que « Le niveau de vie des américains n'est pas négociable. », dixit Bush père au Sommet de la Terre à Rio en 1992.

440 tonnes de missiles à l'uranium appauvri larguées sur le pays, dont une grande partie sur Bassora. La mort s'est accompagnée de poussières radiotoxiques provoquant de graves infirmités, principalement sur les enfants à naître ou en bas âge... Images insoutenables de jeunes enfants et adolescents sacrifiés. Bassora, avec moins de 3 millions d'habitants compte 3 cimetières pour enfants.

S'ajoute à cette calamité les puits de pétrole que se sont partagés les multinationales qui ont engrangé un pactole de 115 milliards de dollars en 2022 (au cinquième rang mondial). Un prix payé par les populations, qui respirent les fumées toxiques que dégagent les torchères : dioxine de carbone et benzène, qui pourraient être récupérés utilement. Trop coûteux pour des industriels irresponsables et surtout en position de force dans un pays déstabilisé par la sortie de guerre et sa soumission au pétrole. Le budget irakien en dépend à 90 %. Résultat : une multiplication par quarante des cancers à tous âges. Selon Mahdi Al Tamimi, Directeur de la haute commission irakienne des droits de l'homme, dans 5 ans, Bassora sera inhabitable⁽²⁾.

Devrions nous attendre ?

Ce n'est hélas qu'un exemple des droits humains bafoués, de surcroît, par une prétendue démocratie. Est-il, dès lors, encore réaliste de croire au changement venant des institutions ou de leurs représentants ? Devrions-nous attendre tandis que se multiplient mondialement les problèmes dont certains sont sans solutions si nous ne changeons pas de système économique ?

L'essentiel est dit : notre surconsommation est clairement à l'origine de tous ces désastres. Il semble plus réaliste que nous changions nous-mêmes sans attendre, simplement en ramenant nos besoins au juste nécessaire. Nous vous invitons à prendre connaissance et à nous aider à diffuser la charte que nous avons élaborée et qui pourrait initier un mouvement d'ampleur salutaire. La prédiction de René Dumont en 1973, « l'utopie ou la mort », nous y sommes.

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