L’esprit “AMAP” a de l’avenir

S’il en était besoin, à la Coop 28 organisée à Dubaï, les puissants de ce monde nous offrent sur un plateau un concentré du cynisme des uns (les lobbies infiltrés), de l’impuissance des autres (les Politiques) face à une décision qui n’est plus discutable : en finir avec le modèle économique responsable des graves menaces qui pèsent sur le vivant, dont l’humanité.

Ces images révoltantes confortent heureusement ceux qui, sur le terrain, ont déjà entrepris la transition qui permettra peu à peu de s’affranchir du capitalisme. Et surtout de son besoin existentiel de croissance économique écologiquement mortifère. Nos visionnaires ont-ils entendu le propos un peu rassurant d’Einstein ? “Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire.”

Une Amap est un Commun où des citoyen.nes créent leur circuit court

Même si elles sont de plus en plus nombreuses, ces réalisations alternatives restent marginales et tout l’enjeu est de trouver des réponses à la question : comment les médiatiser massivement pour à la fois témoigner de leur faisabilité à grande échelle et créer un mouvement assez puissant qui s’impose à l’évidence ?

Des groupes locaux initiateurs et généralistes, en réseaux aptes, en se structurant progressivement, à assurer la satisfaction relocalisée des besoins vitaux de leur collectivité sont assurément le bon moyen de commencer.

Dans la caisse à outils qui aideront cette mutation économique en profondeur qui passera par de la création d’activités nouvelles, il y aura les Scop pour entreprendre à plusieurs et les Coopératives d’activité et d’emploi pour le faire en solo de manière sécurisée, comme nous l’avons vu dans les précédents éditos.

Nous y ajoutons les Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP). On les doit à un couple de paysans varois, Daniel et Denise Guillon, de retour d’un voyage à New York en 2000. Au départ, cette structure associative met en lien localement un-une maraîchère, avec un groupe de consommateurs, consommatrices qui s’engagent mutuellement. D’un côté à la qualité et la diversité des produits, souvent bio ; de l’autre, à des achats réguliers payés d’avance sous forme de paniers de légumes en lien avec les saisons et aussi les aléas de culture. Les coups de main bénévoles font aussi partie des possibles. Bien sûr, le panier s’est enrichi de toutes les denrées alimentaires produites localement : viandes, œufs, fruits, miel, produits transformés… Cette initiative a largement contribué à la consolidation des petites fermes et au développement de la vente en circuit court. Il y avait quelque 2200 Amap en 2021.

Mais « l’esprit Amap », c’est-à-dire la création d’un groupe de consommateurs en soutien d’une entreprise en création dans un endroit à faible clientèle peut s’avérer précieuse voire indispensable pour atteindre assez vite la viabilité. L’ouverture d’un restaurant dans un village par exemple est mission impossible sans le soutien d’une partie de la population sous différentes formes. L’évocation de cet esprit coopératif qui peut surprendre aujourd’hui fera naturellement partie du kit révolutionnaire.

Encore une citation d’Einstein en conclusion : “Le mental intuitif est un don sacré et le mental rationnel est un serviteur fidèle. Nous avons créé une société qui honore le serviteur et a oublié le don.”

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