Temps libéré et déconsommation, même combat !

Jusqu’où iront les tenants du système, leurs affidés et leurs médias dans le négationnisme des causes principales d’une possible disparition du vivant ? Ils ont un peu progressé : ils justifient maintenant les catastrophes, incendies, inondations, ouragans à répétition, chaleurs torrides, sécheresses par le dérèglement climatique. Il leur reste à franchir le dernier pas, essentiel, qui est de ne plus confondre la conséquence et la cause unique du désastre : notre niveau extravagant de consommation pour lequel il faudrait travailler de plus en plus.

A la question, que faudrait-il pour mettre les populations, plus conscientes qu’on ne le pense, en état de résister ? Imprégnées qu’elles sont de cette culture inculquée du travail obligatoire et de la consommation sans lesquels on est hors-jeu et culpabilisé.

Adam et Eve chassés du paradis, condamnés au travail...
Adam et Eve chassés du paradis, condamnés au travail...

Dans Les chemins du paradis publié par André Gorz en 1983, l’automatisation bat son plein et, c’est l’évidence, pour les penseurs dans la lignée de Karl Marx, l’heure est venue de la civilisation du temps libre. Pour faire court, l'investissement industriel devient très rentable, les nouvelles machines automatisées étant moins chères et beaucoup plus productives en même temps qu’elles permettent de se passer des salariés. Le rêve patronal ? Non, parce qu’il faut que ces productions de plus en plus abondantes se vendent. « Autrement dit par André Gorz, l’automatisation abolit les travailleurs en même temps que les acheteurs potentiels. La consommation de la production ne peut être assurée que par la distribution de pouvoir d’achat, extérieure au circuit économique classique, c’est-à-dire reposant sur des échanges économiques marchands et ne rémunérant pas un travail. »

Dès les années 80, la réduction du temps de travail et l’idée d’un revenu à vie apparaît donc inéluctable et André Gorz décrit très bien, et de manière très documentée, un avenir proche où des gains de productivité estimés à 3 % l’an, réalisés par des robots, amèneraient en l’an 2000 à ne plus travailler que 900 heures par an. À l’époque déjà, les sondages confirment qu’une grande majorité de gens préfèrent du temps libre aux augmentations de salaire. L’heure semble venue d’une révolution, qui plus est, aurait épargné la Planète !

Le propos n’est pas de s’étendre sur cette réalité, mais de s’interroger sur le fait que, près de quarante ans plus tard, rien de cela ou presque ne s’est réalisé et que nous en sommes encore à la chasse aux chômeurs et au report de l’âge de la retraite. S’ajoute aujourd’hui aux raisons de combattre cette idéologie réactionnaire d’un travail forcé et souvent dégradé qui n’a plus de raison d’être, l’impératif de déconsommation. Et ce qui vient à l’idée en relisant Gorz, (un vrai programme de gouvernement), c’est qu’une révolution du temps libéré grâce à l’automatisation pourrait aller de pair avec un retour volontaire à nos seuls justes besoins. Très cohérent et motivant.

L’ampleur et la gravité de cette réalité occultée pendant un demi-siècle par les grands médias tout en encourageant à la surconsommation laisse pantois... Chiche, il n'est jamais trop tard, que les médias libres et indépendants se concertent pour orchestrer une campagne intitulée : “Désinformation, temps libéré, déconsommation” un seul et même combat !

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