Comment gagner l'opinion à la transition

Les alternatives aux différents dysfonctionnements de notre société existent. Restent à les relier dans un projet global et crédible qui rompt radicalement avec la cause de tous les maux : la surconsommation et à le médiatiser massivement.

Les créations de lieux de vie alternatifs sont nombreuses et diverses. Elles se situent plutôt dans le domaine privé, même si elles sont communautaires. Le schéma classique ? Des urbain.es lâchent tout et s’investissent à plusieurs dans la revitalisation d’un lieu à la campagne. Laure Noualhat en a fait le tour de France avant d’écrire son livre Bifurquer par temps incertains. C’est une façon exemplaire de faire transition sans que ce soit généralisable.

Le Mouvement des villes et villages en transition est né en 2005 de l’expérience initiée par Rob Hopkins dans sa ville de Totnes en Angleterre afin de devenir résilient face à la raréfaction du pétrole. Il y aurait aujourd’hui quelque 2000 initiatives touchant 44 pays. 150 seraient en France et sont ouvertes au public avec les difficultés que l’on sait.

Le Pacte pour la transition initié par le Collectif pour une transition citoyenne est proposé aux communes à l’occasion des élections municipales de 2020. Leur adhésion facilite l’intégration des alternatives à la vie quotidienne si les élus jouent le jeu. Quelque 300 communes auraient répondu à l’appel.

Plus ambitieux, à Barcelone, depuis 2009, forte de milliers de membres, La Coopérative intégrale catalane vise à reprendre en autogestion la maîtrise des moyens de production confisqués par le capitalisme. (Voir article). Le modèle est reproduit en France, notamment celle du Bassin de Thau, la CIBT.

Enfin, une expérimentation très ambitieuse nommée Tera, un écosystème pour le 21ème siècle, se développe à Masquières en Lot-et-Garonne, depuis 2015 dans les têtes et 2017 dans les faits. Elle consiste à mettre en place « un écosystème coopératif dans ses dimensions économiques, organisationnelles, humaines et écologiques ». Il s’agit, à une échelle significative, de « Créer les conditions matérielles et immatérielles pour que chacun puisse expérimenter le chemin de son propre bonheur dans le respect des humains et de la nature ». L’objectif est de relocaliser 85 % de la production vitale de ses habitants, facilité par la création d’une monnaie locale, l’Abeille, et à terme, d’être en mesure de verser à chacun des participants un revenu d’autonomie. Opération exemplaire à suivre de près !

À ce rapide tour d’horizon, on le voit, les idées et les initiatives ne manquent pas, mais on reste loin de l’essaimage qui changerait radicalement la donne dans un délai raisonnable. Comment gagner le grand public avec ces idées radicalement nouvelles, tel est l’enjeu.

Les statistiques en attestent, près des ¾ des Français ont compris que réduire leur consommation est incontournable. Le bon angle de communication ne serait-il pas de partir de cet objectif, revenir aux justes besoins, en le précisant et en imaginant l’environnement coopératif et convivial dans lequel il peut se réaliser. L’enjeu de la proposition précédente est évidemment d’être en capacité de médiatiser massivement. Ne disposant pas d’outils à la hauteur, reste la puissance qui pourrait venir d’une mise en commun de moyens, notamment des associations qui, chacune dans leur domaine, proposent des alternatives qui, elles aussi, souffrent d’être méconnues. 

Un grand collectif citoyen national de structures qui font fi de leurs différences et mise à fond sur l'essentiel, c'est jouable ?

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