Fréquence Commune, une voie démocratique

En France comme en Europe, la confiance envers les institutions démocratiques s'effrite. Fréquence Commune se mobilise. Cette coopérative citoyenne vise à revitaliser la démocratie locale. Elle soutient la création de parlements citoyens au sein des communes, pour redonner vie à la politique participative.

La démocratie française est en crise. Une étude, réalisée par l’institut OpinionWay pour le Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences Po) entre janvier et février 2023, dans 4 pays européen (France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie) montre cette rupture. « On observe une baisse générale du niveau de confiance dans les institutions, la plus basse depuis les Gilets jaunes », résume Luc Rouban, chercheur au Cevipof (Le Monde, 15/03/23). 71 % des personnes interrogées se méfient des médias. 81 % ont peu ou pas du tout confiance dans les hommes politiques. La crise autour de la question des retraites, l’utilisation massive du 49.3, la torsion de textes constitutionnels par les macronistes pour les faire correspondre à leurs vues, la répression musclée des contestations, n’ont fait qu’aggraver les choses. La politique inspire “méfiance” et “dégoût” indique l’étude.

Dans ce paysage décrépi, Fréquence commune, une coopérative d’une dizaine de membres, tente de recoller les morceaux entre citoyens et dirigeants. Ils aident les mairies à créer des parlements citoyens. Des Agoras consultatives, d’adultes tirés au sort, pour faire des propositions concrètes sur la gestion des communes. Leur crédo : « accompagner les habitant.e.s, agent.e.s et élu.e.s qui réinventent la démocratie par le bas pour opérer une transformation écologique et sociale de notre société. »

Aux municipales de 2020, Fréquence Commune a accompagné des listes citoyennes, parfois avec succès. Une expérience qu’ils veulent amplifier en 2026. Ils ont formé 40 accompagnants pour suivre les listes citoyennes. « Il faut absolument que ce mouvement dépasse les moyens de Fréquence Commune », aimerait Tristan Rechid, cofondateur de Fréquence commune. « Il faut qu’on ait, je ne sais pas moi, 10000 listes où vient se construire une offre démocratique différente, et c’est ça qui permettra de renverser la table. »

Début novembre 2023, Fréquence Commune organise la “Rencontre des communes et collectifs participatifs”. L’occasion pour la coopérative de présenter les premières listes qu’ils vont accompagner jusqu’en 2026, à travers une nouvelle structure : “ Action Commune “.

Tristan Rechid nous raconte le fonctionnement de ces conseils citoyens, les ambitions d’Action Commune, et ses craintes pour l’avenir.

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